G|59 – et 50 ans après

Paru le 21 mai 2009

Editorial

Bernd Schubert

 

Les grands jubilés sont rares dans l’architecture du paysage en Suisse. Fêtons-les donc! Il y a 50 ans, le 25 avril 1959, la première exposition suisse de jardins (G|59) ouvrait ses portes et créait pendant six mois une ambiance de fête dans la ville. Deux décennies plus tard seulement, on parvint à mettre sur pied la Grün 80 à Bâle, la deuxième et malheureusement dernière exposition nationale. D’autres tentatives échouèrent. Cela permet d’estimer à sa juste valeur l’effort des huit associations professionnelles régionales et nationales qui organisèrent ce grand événement en 1959 en collaboration avec la ville de Zurich.

 

Un des acteurs essentiels de la G|59 était l’ancienne Fédération Suisse des Architectes-Paysagistes (Bund Schweizerischer Gartengestalter BSG). De renommés architectes-paysagistes de l’époque participaient: Johannes Schweizer, Klaus et Walter Leder, Fredy Klauser pour la rive gauche, Ernst Baumann, Willi Neukom et Ernst Cramer pour la rive droite. Ils définirent le ton de l’exposition et incitèrent à une discussion sur les styles de l’architecture du paysage au-delà des frontières nationales.

 

Une partie de l’exposition existe encore aujourd’hui, à l’image du «Jardin hexagonal» à Enge, tandis que d’autres éléments, comme le «Jardin du poète», ont été conservés uniquement sous forme de «mythe». La signification pour la ville de Zurich dépasse les points forts d’aménagement. La G|59 a créé un vaste paysage de parc ouvert sur le lac, devenu aujourd’hui une précieuse zone de détente pour la population de la région et de la ville.

 

Avec le présent cahier, anthos aimerait démontrer la signification de la G|59 et réfléchir au traitement actuel de ce merveilleux héritage. Les activités au bord de l’eau – et de manière générale dans l’espace public – ont évolué. L’intensité de l’utilisation a augmenté, les événements temporaires et les intérêts des sponsors sont souvent en contradiction avec les fonctions générales de l’espace public pour la vie quotidienne. Recrudescence des festivals, privatisation et marchandisation de l’espace public, sont des processus sociaux actuels.

 

Ce cahier d’anthos parle des instruments de l’administration communale qui ordonnent le développement de la rade de Zurich. En plus du «Grünbuch» du service des espaces verts de la ville, il s’agit surtout du Masterplan pour le Zürichhorn ainsi que de stratégies pour la gestion des espaces verts. Le dernier instrument en date consiste en une image directrice globale et visionnaire pour la rade entière, élaborée conjointement par le canton et la ville.

 

La G|59 a marqué le développement des paysages des rives de la ville de Zurich. Il est de notre devoir de sauvegarder cet héritage pour l’avenir.

 

Articles dans ce cahier

  • L’exposition G|59. Entre Blumen-Landi et expériences paysagères abstraites et modernes > article
  • G|59 – un héritage stimulant
  • Le téléphérique du G|59 sur le lac de Zurich
  • Les 50 ans du «Jardin du poète» de Ernst Cramer
  • Objets trouvés, ou la rade comme «paysage d’art»
  • Festival Zurich > article
  • Nouveaux aménagements au Zurichhorn > article
  • Entre la place Bürkli et l’arboretum
  • Les parcs autour de la rade de Zurich: paradis sous pression
  • De l’entretien à la gestion des espaces verts
  • Une image directrice pour la rade de Zurich