Bâtiments végétalisés

Paru le 12 septembre 2015    

 

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Editorial

Sabine Wolf

 

En ce qui concerne la végétalisation des bâtiments, l’architecture s’est pliée pendant longtemps à quelques courants de mode – un atrium par-ci, un encorbellement par-là – sans changer les bases de sa pensée, et sinon, elle a surtout adopté des innovations technologiques telles que l’ascenseur ou le béton armé, grâce auxquelles l’on put construire des bâtiments plus hauts, Sur le plan urbanistique, une maxime primait avant tout: la croissance. En 2008, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, à l’échelle mondiale, plus de personnes habitaient dans les villes qu’en milieu rural, en consommant 75 pour cent de l’énergie globale et en émettant 80 pour cent des gaz à effet de serre. Le fonds des Nations unies pour la population estime qu’il y aura cinq milliards de citadins en 2030.

Il faut inventer de nouvelles stratégies urbanistiques, une approche intégrale, prenant en compte le climat urbain autant que les questions autour de la production, de la génération d’énergie, du régime de l’eau, de l’alimentation et de l’évacuation ainsi que des cycles des substances – en bref, une perception profondément renouvelée du concept de la ville,

Depuis quelques années, les choses évoluent: les villes deviennent plus vertes. Là où naquirent d’abord des jardins de quartier interculturels et des initiatives d’agriculture urbaine, où les guérilleros verts et les activistes aquaponiques délimitèrent leurs champs, il est maintenant plus souvent question des interfaces entre l’architecture, la technologie et le paysagisme. Si, par le passé, l’accent était surtout mis sur les toits végétalisés, ce sont maintenant aussi les façades vertes qui partent à la conquête des villes, et qui ont d’ailleurs le potentiel de modifier radicalement le visage même de la ville. Le marché a donc permis l’émergence d’une quantité réjouissante de systèmes de végétalisation des façades aptes à accueillir les végétales les plus diversifiées. Des mariages réussis entre la verdure et l’énergie ainsi que le développement de nouveaux matériaux sont surtout porteurs d’avenir. C’est ainsi que l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne effectue depuis un certain temps des recherches sur l’utilisation de pérovskites, le nouveau super-matériau de la photovoltaïque. Avant sa mise en œuvre pratique, il lui faudra certes encore surmonter certains obstacles, mais à l’avenir, il pourrait être envisagé d’en revêtir des façades énergétiques pour leur conférer ainsi un degré d’efficacité considérable.

A l’échelle mondiale, des villes telles que Chicago, Paris ou Hambourg ont entamé leurs premiers pas vers la ville du futur en rendant obligatoire la végétalisation des toits de constructions neuves. Cela devient passionnant lorsqu’il en résulte une stratégie globale, qui rendra nos villes non seulement plus vertes, mais assurera leur viabilité.

 

 

Sommaire

  • Azra Korjenic: Les effects des façades végétalisées
  • Sabine Wolf: Relation au sol ou à la façade?
  • Stéphanie Perrochet: De nouveaux jardins – tout en haut
  • Stephan Brenneisen: Toitures plates végétalisées, norme SIA 312 >> Artikel
  • Fritz Wassmann: La Toiture végétalisée énergétique – la meilleure des solutions
  • Christoph Hüsler: Flon Pépinières, Lausanne
  • Monika Stüber, Markus Fierz: Règles de végétalisation à Sihlcity
  • Sabine Kanne, Matthias Krebs: Jardin d’hiver en façade
  • Edith Hemmrich, Mark Blaschitz: BIQ – la maison aux algues
  • Pascal Müller: Façade verte sur Hunziker-Areal
  • Stefano Boeri: Bosco Verticale
  • Peter Paul Stöckli: Le verdissement du passage sous voie
  • Loïc Mareschal: Ecole paysage >> Artikel
  • Massimo Fontana: Peigner la girafe à Séoul?