Surmonter les frontiéres

Paru le 9 septembre 2016   

 

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Editorial

Sabine Wolf

 

Les frontières les plus infranchissables sont dans nos têtes. Elles nous rendent la vie difficile, nous empêchant de penser et de décider selon une approche systémique et reconnaissant les corrélations. Au lieu de cela, nous ne voyons que des éléments individuels et très distincts: ici un arbre, là un arbre et, à côté, encore un arbre. Pris ensemble, ils pourraient être une forêt urbaine, les éléments d’un paysage culturel à préserver avec des vergers traditionnels, l’expression d’un embroussaillement croissant dans des régions d’estivage alpines, ou encore des individus propres à un parc historique, à un jardin amoureusement entretenu, à un paysage alluvial.

C’est le contexte qui dicte la façon dont nous ordonnons les choses. Plus notre expérience et nos compétences (professionnelles) sont grandes, plus nous sommes capables d’analyser, de combiner, de tirer des conclusions et de développer en toute liberté. C’est souvent en allant voir ailleurs que les choses deviennent passionnantes: là où les pistes ne sont pas encore clairement tracées, où un esprit pionnier est requis, où de nouvelles alliances improbables apparaissent. Même si elle peut sembler banale, une chose est certaine: seule une formation solide, basée sur un apprentissage ou des études, nous donne la liberté de mouvement nécessaire.

Regarder ailleurs, cela peut signifier le dépassement de ses propres disciplines ou la quête de nouveau: chez l’autre ou dans des pays, des cultures et des thèmes lointains. Ce regard relativise nos propres ressentis et nous montre, à nous qui vivons en Europe centrale, à quel point nombre de nos problèmes sont bénins, tout du moins comparés à ceux d’autres régions du monde et à d’autres réalités politiques ou économiques.

 

Les conférences internationales des écoles supérieures européennes d’architecture du paysage ECLAS, qui se tiennent depuis 1919, offrent une occasion exceptionnelle de changer de perspective et de jeter un regard sur les enjeux actuels de la formation et de la recherche dans nos pays voisins – et bien au-delà. L’édition de 2016, qui se déroulera du 11 au 14 septembre à Rapperswil, se portera sur le thème «Bridging the Gap – Au-delà des frontières». Un premier petit passage transfrontalier réjouissant pour cette conférence sera d’ailleurs celui de la «Barrière des Rösti»: HSR et hepia ont uni leurs forces pour l’organisation de l’événement.

Partenaire médiatique, anthos a l’honneur de publier les exposés des principaux intervenants internationaux ainsi qu’une sélection d’autres contributions. Nous avons également invité d’autres auteurs à enrichir de leur point de vue ce sujet complexe.

Pour une orientation simplifiée, nous avons placé un petit logo devant chaque article: des repères facilitant la lecture et indiquant selon quelle question spécifique les frontières sont dépassées.

 

 

Sommaire

  • ECLAS CONFERENCE 2016: Program
  • Portique de lecture: glossaire sur les logos
  • Chris Reed: L’écologie des places publiques
  • Jörg Rekittke: Tout simplement urbain
  • Albert Fekete: Concepts pour le réaménagement
  • Claudia Moll: Les jardiniers paysagistes et pépiniéristes Froebel>> Artikel
  • Antje Havemann: La ceinture verte: ligne de vie et bande de la mort
  • Paolo Bürgi: Lire le paysage
  • Simon Colwill: Apprendre à partir de l’évolution dans le temps
  • Suzanne Kříženecký: Un jardin des cultures de la Méditerranée>> Artikel
  • Noel Kingsbury: La «perspective du lapin»
  • Mick Abbott, Kate Blackburne, Jacky Bowring, Charlotte Murphy: Plantations fractales à Aotearoa, Nouvelle-Zélande
  • Florian Glowatz-Frei: Le Parc Buchegg à Zurich
  • Matthias Stremlow: Le paysage: une culture à développer
  • Daniela Gažová: L’habitat dispersé
  • Ashleigh Hunter, Bruno Marques: Utiliser des savoirs traditionnels
  • Nicole Uhrig: Sonder les limites à Berlin Marzahn