Mondes virtuels - mises en scènes

Paru le 23 février 2006

4/2006: Mondes virtuels – mises en scènes

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Editorial

Bernd Schubert

 

«Presque sans contestation, et sans que le public n’en ait même pris conscience, politique, religion, informations, sport, éducation et économie sont devenus des annexes congénitales du showbizz», écrit Neil Postman dans son ouvrage critique «Se distraire à en mourir» dans les années 1980 déjà. La vie est «une série sans fin de divertissements, une gigantesque machine à se distraire». La recherche d’amusements, de changements, de plaisir des sens, de réalisation de soi et d’individualité est devenue un impératif contemporain.

 

Comment l’architecture du paysage, en tant que profession qui depuis toujours travaille avec les outils de la mise en scène et de l’illusion, se comporte-t-elle aujourd’hui dans ce courant prédominant?

 

Est-ce vraiment la faute de l’architecture du paysage si l’on organise dans un parc d’attractions le championnat du monde du «Manger-de-Hot-Dog», où le gagnant (Takeru Kobayashi) avale 54 Hot-Dogs en 12 minutes devant 25 000 spectateurs enthousiastes (le 4 juillet 2006 à Coney Island)? Mais quelle est la contribution de notre profession au «setting» de cette manifestation?

 

180 millions d’Européens visitent chaque année les «univers d’apparences» des parcs d’attractions et d’aventures. Les centres commerciaux aussi essaient depuis longtemps de renforcer le plaisir d’acheter. Dans la vallée du Ron, entre Zoug et Lucerne, se construit «Ebisquare», un «Urban Entertainment Center», où l’on peut escalader des montagnes et plonger dans des grottes, dans un «distillat de paysage».

 

A côté de ces paysages réellement artificiels, il existe aussi les paysages virtuels, créés par les concepteurs de jeux vidéos, qui eux aussi ont besoin de «paysages». Crée-t-on ici des perceptions entièrement nouvelles, et par conséquent de nouvelles réalités? Ces dernières peuvent-elles même contribuer à rétrécir notre marge de manoeuvre conceptuelle et accélérer la globalisation du paysage?

 

Les régions touristiques créent également de plus en plus d’offres permettant de vivre plus intensément le «vrai» paysage. Mais qu’est ce qui éveille chez le visiteur l’envie du paysage réel? Comment peut-on mettre en scène ce paysage, tout en le respectant, et sans le détruire?

 

Un nouveau type de parc définit par la loi, le «parc naturel périurbain», porte déjà dans son appellation allemande, «Naturerlebnispark», le terme signifiant «vivre» ou «expérimenter». Le nouvel enclos pour castors et loutres dans la vallée de la Sihl, en tant que partie d’un futur parc naturel périurbain, permet aux visiteurs des regards étonnants sur le comportement de ces animaux. Les jardins zoologiques aussi ouvrent de nouvelles voies à l’observation des animaux dans un environnement opérant et proche de leur milieu naturel. L’enclos des lions au zoo de Zürich en est un récent exemple.

 

Et finalement, il existe d’autres mises en scène, des «Iles des gens heureux», les «Paradis ensorcelés», où l’art palpable est marié au paysage idyllique, comme à Hombroich. Ou encore les petites réalisations innovatrices aux effets significatifs, comme la «Folie Voltaire» dans le parc historique de Mon-Repos à Lausanne, qui permettent de nouvelles activités sociales et culturelles et offrent une nouvelle vie au parc.

 

Articles dans ce cahier

  • Les parcs de loisirs et d‘attractions
  • Les offres axées su le tourisme nature
  • Le véritable artifice! Paysages des jeux d‘ordinateur
  • L‘Inde à Zurich - le nouvel enclos des lions
  • Ambassadeurs du fleuve – un aménagement dédié aux castors et aux loutres
  • Hombroich - l‘île des gens heureux
  • Distillat de paysage dans le shopping-mall
  • La perception transforme le paysage
  • L‘organisation du vide - un atelier au San Gottardo
  • La Folie Voltaire - un salon de thé dans la verdure
  • Développer la mise en scène