Qualité et densité

Paru le 20 novembre 2015    

 

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Editorial

Sabine Wolf

 

Comment voulons-nous habiter à l’avenir? Comment voulons-nous vivre et travailler?

Une ville n’est toujours qu’une image ponctuelle. Lignes directrices urbanistiques, tendances dans l’architecture (du paysage), changements démographiques, développement économique et conditions climatiques influencent autant une ville que les décisions individuelles de sa population, tout comme les plans de vie de ses habitants. Dans son œuvre majeure Berlin Alexanderplatz rédigée en 1929 et qui a marqué toute une époque, en plein milieu de la phase d’urbanisation, Alfred Döblin écrivait: «‹Ces villes ont rempli leur mission›, des fouilles font réapparaître les villes en question, et ‹ … › la démolition d’une ville défunte permet la construction d’une ville nouvelle. Et puis, tu ne gémis pas du déclin de ton vieux pantalon, tu en achètes un autre, y a que ça pour faire marcher le commerce.»

Maintenant que les phases de suburbanisation et de désurbanisation sont elles aussi désormais surmontées dans de nombreux pays, et que les gens reviennent vivre dans les villes (réurbanisation), des visions communes de la cité de demain s’imposent. La ressource en sol est limitée. Le postulat d’un développement intérieur constitue une approche plausible. L’exigence d’une densification qualitativement élevée ne pourra se concrétiser aux dépens d’une certaine caractéristique des structures nées d’une croissance organique, des traditions et des particularités locales, qu’il conviendra de préserver. Et pourtant, il nous faudra bien sacrifier quelques vaches sacrées. Parmi celles-ci, il y aura la mobilité basée sur l’automobile ou l’accroissement continu de la surface d’habitation individuelle. Simultanément, les architectes-paysagistes ont la possibilité de contribuer à la définition de processus de transformation de vaste ampleur, conjointement avec d’autres professions.

Au cœur du débat, il y aurait une discussion sur la qualité de la structure urbaine, à l’épine dorsale formée par un vaste système d’espaces non bâtis qui modèleraient une infrastructure verte. Il s’agirait de considérations sur les systèmes, d’analyses de potentialités, de stratégies de développement, de cycles (des matières), d’un mode de pensée axé sur les cycles – et de la sécurisation incontournable et obligatoire d’espace ouverts et non bâtis satisfaisant aux besoins de leurs utilisateurs et accèssibles à tous. C’est néanmoins à la politique qu’il reviendra de maîtriser le plus gros morceau: elle doit garantir que les espaces non bâtis, des logements et les bâtiments non résidentiels restent également abordables à l’avenir dans les centres urbains. En effet, une urbanité vivante, une mixité d’usages de petite taille, de vastes parcs et jardins publics et, de manière générale, un espace public attrayant constituent autant de caractéristiques distinctives démarquant la ville européenne. Et ces atouts devraient encore l’être demain.

 

 

Sommaire

 

  • Philipp Krass: La densité, une chance
  • Christoph Schläppi: Une césure animée
  • Maria Lezzi, Gudrun Hoppe: La Confédération et le développement de l’espace ouvert
  • Marie-Hélène Giraud, Bojana Vasiljevic-Menoud: Un nouveau quartier à la Petite-Boissière
  • Thomas E. Hauck, Wolfgang W. Weisser: Animal-Aided Design
    >> Artikel
  • Daniel Keller, Hans-Peter Rüdisüli: Les arbres perdent leur espace vital
  • Igor Andersen, Camille Zeviel: Urbanité périurbaine >> Artikel
  • Frédéric Fourreau: Un parc habité à Angers
  • Glenn Fischer, Regula Hodel: Les espaces extérieurs dans un contexte densifié
  • Stéphanie Perrochet: «Landskate Parks»
  • Franziska Kirchner: Community Gardens, New York
  • Susanne Brinkforth: La densité, une chance pour un débat sur la qualité
  • Rahel Nüssli: Espaces extérieurs pour tous
  • Andrea Cejka: «aspern – die Seestadt Wiens»